Un cadastre, des lois, une extraordinaire activité
économique, de grands travaux d’urbanisme, tels sont les apports de
l’administration romaine, soucieuse avant tout de rentabilité. Une légion, la
IIIe Augusta, cantonnée à
Tébessa puis à Lambèse, défend les frontières contre les raids de
nomades : 5 500 hommes, renforcés d’auxiliaires indigènes qui,
progressivement, remplaceront les effectifs latins. Les limes, ligne
fortifiée, constitue un système de défense en profondeur.
Tandis que les régions de l’Ouest restent peu sûres, la
Numédie et la Mauritanie Césarienne connaissent une prospérité remarquable.
Rome y impose la culture du blé, dont elle a besoin, et accroît les surfaces
emblavées, Des travaux de terrassement, des barrages sur les oueds, de grands
aqueducs, comme celui de Cherchell, long de 28 Kilomètres, permettent de capter
l’eau, d’irriguer les champs et d’alimenter les petites bourgades. À partir de
Septime Sévère, devant les excès de la monoculture, l’agriculture retrouve la
diversité qu’elle connaissait sous les puniques : vigne, olivettes dont
l’huile sert à la toilette et à l’éclairage, cultures vivrières, ect.
Les cités se multiplient sur la côte et dans
l’intérieur, reliées par des routes, tantôt cités (pérégrines) qui
s’administrent selon leurs traditions, tantôt (municipes), promues au droit
romain.
En Proconsulaire et en Numidie, la densité de la
population dépasse 100 habitants au kilomètre carré. À Timgad fondée par
Trajan, à Cuicul, fondée par Nerva, à Sitifis, ce sont des colonies de vétérans
de la IIIe Augusta, soldats-agriculteurs, qui s’installent et
mettent en valeur les terres, prêtant main-forte, si besoin est, aux troupes
d’active.
À part les villes puniques qui ont conservé leurs vieux
quartiers et leur plan irrégulier, les nouvelles agglomérations sont carrées de
rues perpendiculaires. Comme toutes les villes romaines, elles comportent un ou
deux forums, ou se traitent les affaires, un temple, des thermes, un théâtre, des colonnades et des pratiques
pour se protéger du soleil. Il n’est pas rare que les maisons un peu cossues,
généralement à un étage dotées d’une piscine et de beaux jardins.
Entre les degrés de la hiérarchie sociale, il n’existe
pas de cloisons tout à fait étanches. Les Romains immigrés de veille date
jouissent de grands privilèges, mais tout indigène peut, en récompense de sa
fidélité, accéder à la citoyenneté romaine et porter la toge. Avec un peu
d’habilité et beaucoup de travail, il achètera une terre, puis une charge de
magistrat. Dès le IIe siècle, de nombreuses familles comptent en
leur sein un fonctionnaire, un consul, un chevalier, voire un sénateur !
Et en 197, c’est un Africain, Septime Sévère, qui devient empereur.
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