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03-Le Défi de Jugurtha

Dans un premier temps, Rome juge plus sage et moins coûteux d’administrer sa nouvelle conquête par l’intermédiaire des chefs berbères. Le partage du pouvoir, le luxe, les honneurs ont affaibli les successeurs du vieux roi. Mais jugurtha, le petit-fils de Massinissa, refuse de jouer les princes de parade, méprise Rome, (ville à vendre et condamnés à périr) et il achète sans vergogne les services des sénateurs qui, en retour, appuient ses revendications en Afrique.
Soudoyant des uns, assassinant les autres, guerroyant sans cesse, Jugurtha élimine ses rivaux et domine la Numédie. Pour Rome, le voici devenu aussi dangereux qu’Hannibal !
Les hostilités recommencent en 111 av.J-C., Rusé, en durant, mobile, le Numide adopte la tactique de la guérilla, esquivant les combats de ligne, mais isolant l’adversaire, qu’il harcèle nuit et jour par des embuscades et de petits accrochages. Contre ces cavaliers insaisissables, parfaitement adaptés au terrain, que peuvent les légionnaires romains, accablés par les quelque 30 ou 40 Kilos d’un équipement qu’ils trainent sous un soleil de plomb.
La guerre dure sept ans. Rome use en vain ses meilleurs généraux. Et c’est finalement la trahison du roi des Maures, Bocchus, dont il a épousé la fille, qui livre le fier Numide à Sylla. Jugurtha devra marcher, enchaîné, derrière le char des triomphateurs, avant de mourir, étranglé, dans un cachot du Tullianum, à Rome. La main des vainqueurs s’abat lourdement sur l’Afrique, et les successeurs de Jugurtha, contraints à faire des guerres qui ne les concernent pas, méritant bien le nom dont on les gratifie : reges servientes, les (rois esclaves).

En 40 apr. J-C., l’empereur Claude met fin à la fiction des royaumes berbères. L’Afrique est alors découpée en quatre provinces, la proconsulaire, la Numidie, la Mauritanie Césarienne et la Mauritanie Tingitante. À l’Algérie actuelle correspondent la Numidie (Constantine) et la Mauritanie Césarienne (Alger et Oran). À l’ouest, la pénétration romaine s’étendra rarement à plus de 150 kilomètres de la côte ; elle mordra sur les Aurès, longtemps réfractaires, sans réussir à gagner les Hautes Plaines de l’Algérois et de l’Oranais.

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