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08-Sous Le Sceptre Byzantin

L'énergie de ces rudes Germains fond pourtant sous le soleil d'Afrique. Ils prennent goût aux plaisirs faciles et per­dent leurs qualités guerrières; les indi­gènes les remplacent bientôt dans les formations militaires. En Numidie et en Mauritanie, de petits royaumes indé­pendants s'érigent, tandis que les riva­lités  intestines  affaiblissent  la  dynastie.
Il va suffire de quelques mois pour que les Vandales tombent à leur tour sous le choc des troupes régulières de l'armée byzantine.
Justinien et Théodora! À ce couple illus­tre, qui, en 527, s'agenouille dans la basilique Sainte-Sophie et reçoit le dia­dème impérial devant une foule pros­ternée, revient le rôle de sauver la chré­tienté. Pour la gloire de Dieu, et pour leur compte, ils vont chasser d'Afrique les hérétiques et reconstituer l'Empire, dépecé par les Barbares. En juin 533, une flotte de cinq cents navires cingle vers l'Afrique. Les soldats byzantins dé­barquent au sud de Carthage, et le géné­ral Bélisaire gagne deux batailles décisives. Restés neutres jusqu'alors, les chefs berbères font leur soumission et reçoivent en échange le sceptre d'argent doré, le diadème, le manteau blanc a agrafes d'or, les brodequins, tous les attributs qui les confirment dans leur pouvoir. Le roi vandale Gélimer est fait captif, et Justinien se pare lui-même des titres de « Vandaltcus » et « Africanus ». Un plan de réorganisation de l'Afrique est mis sur pied. Des murailles, des casernes, des basiliques s'élèvent bientôt sur les ruines qu'ont laissées les Vandales. Le nouveau tracé du limes rejoint presque les anciennes frontières romai­nes. Un préfet du prétoire, assisté de fonctionnaires et de gouverneurs, veille à l'application des lois dans les différen­tes provinces de la Berbérie, érigée en diocèse. Voilà reconstituée la grandeur romaine.
Trompeuses apparences! Despotique, rongée par la concussion, minée par les schismes, Byzance ne contrôle guère l'Afrique qui, dès la fin du VIe siècle, est devenue presque autonome sous l'auto­rité d'un exarque ou patrice. Les Berbè­res se battent pour leur indépendance et s'organisent en confédération, faisant de l'Aurès une forteresse inexpugnable.

Des mutineries éclatent dans l'armée. Nu! chef n'est assez fort, après les géné­raux Solomon et Troglita, pour lutter contre la corruption, les révoltes, les pillages. L'empereur Héraclius ne par­vient pas à rétablir l'ordre, et, à la veilîe de l'invasion arabe, l'exarque Grégoire se proclame « basileus », rompant ses liens d'allégeance. La division des chré­tiens ouvre grande la route à l'islam.

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